Το Σιδηρόκαστρο και η Σέρρες το 1779 στην εφημερίδα Gazette de France : journal politique
Το Σιδηρόκαστρο και η Σέρρες το 1779 στην εφημερίδα Gazette de France : journal politique, 26.11.1779
Ο Capitan Pasha στο Σιδηρόκαστρο και στη Σέρρες N o T R E province étoit déſolée depuis
long - temps , ſoit par la cruauté & la
rapacité des Albanois qui s'y étoient ré
pandus, ſoit par la vexation de différens
Beys qui, pour leurs intérêts particuliers,
y entretenoient la confuſion & le déſor
dre ; & encore plus par l'abus inſoute
mable de la puiſſance de l'ancienne famille
de Chahbender - Oglou, qui dans ſes do
maines, à 1 2 lieues de la ville, s'aſſuroit
de l'impunité de ſes concuſſions en tout
genre, au moyen des ſommes conſidérables
qu'Abdil-Aga, Chef de cette Tribu, ſans
en être l'aîné, répandoit chez quelques
Pachas & chez quelques Favoris du Grand
Seigneur. -
- l'ous les maux qui accabloient ce pays,
étoient portés à cet excès qui demande
des remèdes violens; & les amis de l'ordre
inſtruits que le Capitan-Pacha devoit bientôt
paroître, deſiroient qu'il vînt ſuivre l'exemple
de Topal-Oſman-Pacha, qui en 173 1, après
la révolte de Patrona, répandit des flots de
ſang dans l'Albanie, dont le peuple, tou
jours aux gages de la tyrannie & des haines
réciproques de tous les Grands, pouvoit
quelque jour porter ſon audace & ſes fureurs
juſqu'aux murs de Conſtantinople.
C'eſt dans cette ſituation des choſes que
le Capitan-Pacha arriva à la Cavale le 12
Mai dernier à la tête de 2ooo hommes : il
fit auſſitôt appeler à ſon camp le Muſſelim,
qui eſt en même temps le Diſdar de la for
tereſſe; mais il avoit pris la fuite deux jours
ºuparavant, & le Capitan-Pacha, ſans faire
*clater aucun courroux, continua ſa route
Vers Cérès, où il entra ſans faſte le 1 5, &
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où il affecta de ne punir que légèrement
j quelques petits Agas, contre leſquels des
gens de la campagne lui avoient porté des
| plaintes.
| Les Agas du pays étant venus lui rendre
leurs devoirs, le Tchiaouch-Bey de Demir
| Iſſar, un des Beys ligués contre Abdil
Aga-Chahbender, s'étant trouvé à Cérès,
ne put ſe diſpenſer d'y venir lui - même.
| Il fut accueilli par le Capitan-Pacha, qui
| eut une conférence avec lui, & qui, par
| des égards careſſans, l'engagea à inviter ſes
deux siliés, Talib-Bey de Melinik & Oſman
Bey de Petriſch, à ſe préſenter auſſi ; mais
| Talib-Bey ayant inſolemment refuſé de ſe
| rendre à cette invitation, le Capitan-Pacha
| fit mettre aux fers Tchiaouch juſqu'à l'ar
rivée du Bey de Melinik. Cependant la
Troupe Ottomane obſervoit dans Cérès la
| Plus exacte diſcipline, à laquelle le Capitan
Pacha ſurveilloit jour & nuit, & il ne partit
de cette ville que le troiſième jour ſans
| avoir fait mourir perſonne ; modération qui
| raſſura les Beys, & qui engagea Talib à ſe
préſenter à lui le 2 1 dans un village près
de Demir-Iſſar. Le Kiaya du Capitan avoit
| l'ordre ſecret de retenir dans un apparte
ment Tchiaouch, & de l'aſſaſſiner au pre
mier coup de feu qu'il entendroit. Talib
| ſe retirant de la viſite qu'il venoit de faire
au Capitan, en reçut entre les deux épaules
un coup de carabine chargée de deux balies
enchaînées; deux des Gardes de ce dernier,
| tirèrent ſur le Capitan, le manquèrent & en .
reçurent auſſitôt la mort, tandis que le Kiaya
exécutoit ſon ordre ſur Tchiaouch. Oſman
Bey, qui étoit auprès d'Abdy-Pacha, Gou
verneur de Salonique, ſubit le même ſort,
en conſéquence de l'ordre que ce Couver